La colère, à quoi ça sert ?

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La colère est l’une des quatre grandes émotions humaines. Certains s’y complaisent, d’autres la redoutent : puisqu’elle fait partie de la vie, y compris professionnelle, comment en faire une alliée ?

 

Colère étouffée

La colère fait partie de la vie. Certains l’ont déclarée interdite de séjour car incompatible avec l’injonction « sois gentil et bien élevé ». D’autres ont pris l’habitude de la taire, faute de destinataire à qui l’exprimer ou par peur de la voir compromettre une relation. Quelle que soit la raison de cette inhibition, la colère étouffée est dangereuse et risque de resurgir sans crier gare. Chronophage, elle gêne la concentration et le sommeil. Séparatrice, elle nous isole et menace de nous faire tout interpréter avec le filtre de l’amertume, de l’ironie ou de nous obliger à sur-jouer la sérénité. A force de nous sur-adapter, nous nous empêchons d’exister vraiment. Enfin, retournée contre nous-mêmes, cette colère enfouie peut aussi s’exprimer à travers une maladie psychosomatique.

 

Colère déchaînée

La colère débordante n’est pas plus efficace. L’impression fugitive de toute puissance que donne l’accès de colère coexiste toujours avec la conscience de sa stérilité. Pire, la colère déchaînée dégrade l’image de celui qui s’y laisse aller et fait fuir les gens, en commençant par les collaborateurs. Difficile, alors, d’envisager une relation durable. Cette forme de colère risque d’exaspérer et de déclencher une réaction de contre-agressivité. Un cercle vicieux se crée : le colérique pense que le monde est rude, que les autres n’y comprennent rien et que tout est de leur faute !

 

Colère constructive

La colère se déclenche en nous face à un obstacle, à un manque de respect, à un envahissement de notre territoire, à un sentiment d’injustice... Regardons-la comme une émotion utile : elle manifeste un besoin de changement. Pour avancer, commençons par renoncer aux images que nous voulons renvoyer aux autres : celle du gentil qui contrôle tout (et donc inhibe sa colère) ou, au contraire, celle d’une personne qui a du caractère. Ne cherchons pas à dompter la colère mais évitons de la ruminer en nous ou de l’entretenir à l’extérieur : développons de la tolérance face à la frustration, renonçons à vouloir tout maîtriser ! Analysons et décryptons les déclencheurs de notre colère. Ce travail personnel d’épuration nous permettra aussi de décrypter la colère cachée derrière l’agressivité d’autrui.

 

Colère alliée

Après le travail de tri des émotions, vient le moment d’exprimer sa colère avec des mots respectueux pour soi-même (n’abîmant pas son image) et pour autrui (acceptables à entendre). Bien exprimée, la colère peut être entendue et alerter notre interlocuteur sur des dysfonctionnements et notre besoin de changement et de réparation. Attention à employer les mots et le ton qui remplissent bien leur rôle d’avertisseurs sonores ! Devenue notre alliée, cette colère nous pousse à trouver l’énergie nécessaire pour trouver des solutions aux dysfonctionnements. Durant les stages qu’elle anime chez CSP, Anne Mangin accompagne ceux qui veulent transformer leur colère en alliée. Pour elle, « une colère énoncée avec des mots justes évite de basculer dans l’agressivité, la violence, le masochisme ou le mutisme. Une colère exprimée et entendue consolide le sentiment d’appartenance à une équipe. »

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