L’écoute : une question de bonne distance

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L’écoute est une disposition à résonner avec un autre. Mais comment s’investir en juste mesure, sans se laisser envahir ni tomber dans l’indifférence ?

Ni éponge

Certaines personnes se noient dans une écoute surinvestie : par peur de ne pas être assez aimantes ou aidantes pour sauver tout le monde, par souci d’avoir réponse à tous les problèmes, elles ouvrent trop leur cœur. Il est alors difficile de garder à distance les affects d’autrui et de distinguer le subjectif de l’objectif.

Cette sur-implication affective, qui transforme l’écoutant en éponge, est vaine et dommageable : pompe à énergie, elle épuise car la mission (sauver / résoudre) n’est pas réaliste.

Cette forme d’écoute n’atteint pas d’emblée le but escompté : elle conduit à vouloir sur-motiver celui qui aurait besoin de s’auto-motiver pour s’en sortir. En projetant l’écoutant trop vite dans l’avenir, elle l’empêche d’être vraiment présent à la personne qui parle.

Ni sourd

A l’inverse, certains n’écoutent pas : par exemple, soucieux d’efficacité, ils ne s’intéressent qu’aux arguments émis et n’envoient aucun signe d’écoute réelle de la personne-même. Ou encore : rapides, intuitifs, ils ne font preuve d’aucune patience avec ceux qui ne fonctionnent ni à leur manière, ni à leur vitesse. Ils ne les écoutent que de manière sélective.

D’autres sont comme sourds par péché de modestie : inquiets de ne pas importuner, ils ne font pas écho à la parole de l’autre et ne rejoignent donc pas suffisamment ce dernier « là où il en est ».

Dans l’empathie

Entre ces deux excès, la bonne distance est dans l’empathie : cette qualité d’écoute et de présence cherche à entrer dans la logique d’autrui, à comprendre celui-ci plutôt qu’à le juger ou à l’influencer.

L’empathie permet à l’écoutant de ne pas dépasser son seuil personnel de tolérance et de fatigue légitime. Elle l’assure de rester en phase – ni envahi ni déconnecté - avec ses idées et ses émotions propres ainsi qu’avec celles d’autrui.

A cette juste distance d’écoute, il est aussi plus aisé de se protéger en interrompant celui qui se répèterait ou deviendrait envahissant : délicatement, en lui offrant une solution de rechange acceptable ou en osant lui dire, si nécessaire, que l’on ne « pourra pas aller plus loin ensemble ».

« Bien écouter, c’est être dans cette empathie. », assure Anne Mangin, formatrice chez CSP The Art of Training. « Rejoindre l’autre là où il en est et non là où on voudrait qu’il soit, et cheminer ensemble jusqu’où il sera possible pour chacun d’aller. »


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