« Eviter de faire des erreurs, c’est comme ne pas respirer : impossible ! »

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Quand on est responsable du Développement personnel chez CSP, on a forcément une opinion sur la question. Des erreurs, Audrey Surpin dit en avoir commises plus d’une. Elle a surtout réussi à les transformer en expériences qui la nourrissent chaque jour dans « ce job qu’elle aime tant ». Entretien avec une femme heureuse.

Audrey Surpin essayer

Existe-t-il une définition de l’erreur spécifiquement liée au Développement personnel ?

En développement personnel, nous avons l’habitude de dire que l’erreur est un diplôme ! Il est fondamental de faire des erreurs pour avancer ! C’est le mécanisme même de l’apprentissage ! qui est d’essayer, de se tromper, de recommencer, d’expérimenter, d’ajuster… C’est le principe de la vie ! Si on ne se permet pas de se tromper, on passe à côté de bonnes occasions pour apprendre sur soi ou sur la situation ! Quand on dit que c’est un diplôme, on signifie que c’est un passage obligatoire pour avancer, réussir, grandir… Churchill le disait si bien, « le succès c’est aller d’échec en échec sans perdre de son enthousiasme ». L’erreur a même un rôle de révélateur : elle met en lumière l’obstacle qui nous empêche d’avancer. Oui ce qu’il faut retenir, c’est que quelle que soit notre erreur, elle sera utile !

Pouvez-vous définir l’erreur ? Quelle est la différence entre une erreur, un échec et une faute ?

Il est vrai qu’on fait souvent l’amalgame entre ces trois notions, malgré leur différence. L’erreur, c’est l’acte de se tromper. L’échec, c’est le fait de ne pas réussir l’atteinte de l’objectif fixé et la faute est une infraction ou un délit. Ce n’est pas parce que nous nous trompons que nous ne réussissons pas. Par exemple, il se peut que j’envoie un email avec des erreurs pour le lancement d’un évènement, et ça n’empêchera pas l’évènement d’être une réussite ! Aussi, ce n’est pas non plus parce que nous ne réussissons pas que nous nous réussirons jamais ! L’échec n’est qu’une étape supplémentaire vers la réussite. En revanche, pour la faute, on entre dans un tout autre registre. Souvent incluse dans le domaine du légal, le respect des lois, des règles et de la morale. Nous ne sommes plus sur un registre de développement personnel.

Vous évoquez souvent qu’une erreur est une affaire de cadre de référence… « si on change de cadre, on change tout ! ». Sous-entendez-vous que la réception que l’on peut faire de ses erreurs est une question de point de vue ?

Tout est toujours une question de perspective ! En changeant sa manière de voir les choses, on change tout ! Parce qu’on ne change pas une situation mais on change la manière de la percevoir ! Pour l’erreur, c’est la même chose ! Si on continue de croire que l’erreur doit être évitée, la prochaine erreur que nous réalisons sera très mal vécue ! On se juge, on se dévalorise et on ne comprend pas pourquoi on s’est encore trompé ! La vérité ? C’est qu’on ne peut pas être toujours parfait ! L’erreur est humaine, donnez-vous la permission d’être humain ! Il n’y a absolument rien de dévalorisant à ça ! J’irai même plus loin, essayer d’éviter de faire des erreurs, c’est comme essayer de ne pas respirer… ce n’est pas possible ! Ainsi si vous changez votre point de vue, là-dessus, ça change la vie !

Si les erreurs nous permettent d’avancer, pourquoi sont-elles si mal perçues en France ? Est-ce une spécificité française ?

Les Français ont une relation à l’erreur bien différente des anglo-saxons. Ce qui est ancré dans notre culture, c’est que l’échec est grave et honteux. Si en sortant de l’université on loupe notre coup, ça nous suit toute notre vie ! Alors qu’aux Etats-Unis, dans la Silicone Valley par exemple, les jeunes actifs passent leur temps à échouer ! C’est même le mot d’ordre ! Si vous ne vous êtes pas planté un jour, ce n’est même pas la peine d’essayé de monter votre entreprise ! En France, nous allons dire « prendre un risque » et aux Etats-Unis, on dira « Take a chance » ! Vos voyez la différence d’impact dans l’intention ?

Professionnellement ou bien personnellement, quelle est l’erreur qui vous a le plus apprise sur vous puis sur les autres ?

Ma vie professionnelle est parsemée d’erreurs, de tâtonnements et de doutes ! Je pense que la plus marquante a été lorsque j’ai un jour essayé de me lancer dans le courtage en prêt immobilier ! Quelle idée ! Quel échec cuisant ! Je n’étais pas du tout faite pour ce métier ! Je n’étais pas motivée, je ne remplissais pas mes objectifs, mes managers n’étaient pas satisfaits de mon travail… Difficile d’imaginer que cette expérience est bénéfique ! Et pourtant, c’est grâce à cette « erreur de parcours » que j’ai appris à vendre, négocier, démarcher, gérer mes émotions… J’ai compris aussi que le fait d’avoir expérimenté plusieurs métiers avant de trouver celui dans lequel je m’épanouirai, était là aussi une vraie force ! Je suis passé de « quelqu’un instable professionnellement » du point de vue des recruteurs, à « elle a vécu et appris de ces expériences ». Toutes ces erreurs professionnelles ont été la clé pour décrocher ce job que j’aime tant aujourd’hui !

Propos recueillis par Nadia Ali Belhadj

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Approfondissez le sujet de l'apprentissage par l'erreur avec l'article de Jean Christophe Walter : J'me plante, donc je suis Cet article est issu du Cahier CSP - Apprendre par l'erreur, un recueil des articles de nos experts !
Audrey Surpin, responsable du domaine Développement personnel et Communication Certifiée en psychologie positive et en coaching, spécialisée en ingénierie pédagogique, Audrey Surpin intervient en développement personnel, efficacité professionnelle, communication et management.

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