Le mentorat, une méthode d’avenir

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Mode d’apprentissage, le mentorat consiste à jumeler une personne d’expérience, le mentor, avec un jeune en transition, le mentoré. Précurseur du sujet, la québécoise Christine Cuerrier nous éclaire sur les nombreux atouts de cette méthode.

Le mentorat est redevenu à la mode au début des années 2000 et tend particulièrement à se développer au Canada, aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, en revanche « la France possède moins cette culture de transfert de connaissances », remarque Christine Cuerrier, professeure associée au Département de communication sociale et publique de la Faculté de communication à l’Université du Québec à Montréal. Ce récent développement s’explique par le contexte démographique : « dans les 5 à 10 ans à venir, on estime que 45 % des baby-boomers vont quitter le marché du travail ; un problème de relève va vite se poser pour l’actuelle génération des 25-35 ans si on ne se préoccupe pas dès aujourd’hui de la transmission des connaissances. »

L’université québécoise travaille depuis plusieurs années au développement du mentorat en implantant à l'automne 2009 le seul programme de formation de 2ème cycle en mentorat. Les mesures d’impact effectuées à postériori sont formelles, « le taux d’efficacité est très élevé si la relation interpersonnelle est bien installée et saine ; les cas négatifs se produisent uniquement si le mentorat n’a pas été mis en place dans les règles de l’art, avec par exemple un mentor qui abuse de sa position ou un mentoré qui ne joue pas le jeu ». Ainsi, pour éviter tout conflit d’intérêt, la relation mentor – mentoré ne peut pas se faire dans le cadre d’une relation professionnelle entre un employé et son supérieur hiérarchique.

« Le lien intergénérationnel est très important, de même que le volontariat des deux personnes concernées et la gratuité du processus », précise Christine Cuerrier. Il ne peut en être autrement selon elle, car la relation mentor – mentoré est réciproque, les deux parties doivent y gagner : « pour les seniors, c’est valorisant et stimulant de transmettre leurs connaissances aux plus jeunes qui peuvent ainsi bénéficier rapidement et simplement de leur expertise. »

Enfin, pour optimiser la réussite du mentorat, Christine Cuerrier conseille de mettre en place un contrat afin que les deux parties s’entendent dès le départ sur les règles : « cela permet de cibler les besoins et les sujets à aborder, de s’entendre sur le rythme des rencontres – en moyenne une fois par mois pendant 18 mois – et d’établir un lien de confiance indispensable. »

 

A lire aussi, l'entretien de Florentin Roche, coach partenaire CSP - The art of Training : « Le mentoring, c’est travailler sur le fond, sur ce que l’on peut apporter à la société et au monde »

 

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