RPS (3/6) : Les différentes approches du stress

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Les théories du stress constituent des approches incontournables dans la démarche de prévention des risques psycho-sociaux (RPS). Trois approches ont vu le jour au fil des années.

L’approche physiologique

Quelle est notre réaction physiologique face à ce que nous appréhendons comme une agression ou un danger ? La mise en branle de notre système neuro-endocrinien entraîne une réponse physiologique graduelle d’adaptation : réaction d’alarme (augmentation de la fréquence cardiaque et de la tension artérielle, sécrétion accrue de cortisol et de catécholamines), puis résistance aussi longue que nécessaire, quitte à atteindre la limite de l’épuisement physique de nos ressources et ses effets à long terme (hypertension artérielle, maladie cardio-vasculaire...).

 

L’approche transactionnelle

Cette approche met en avant notre capacité à gérer le stress après notre double évaluation d’une situation. Nous évaluons les risques, menaces et enjeux que représente ladite situation. Puis, nous évaluons nos ressources pour relever le défi, ou nos possibilités d’action. Si nous nous estimons incapables de contrôler la situation, nous entrons en zone de stress et les réactions physiologiques s’enclenchent. Selon l’approche transactionnelle, la gestion du stress est donc liée, d’une part, à notre capacité à évaluer la situation et à y faire face en puisant dans nos ressources personnelles ; d’autre part, à nos capacités de réaction grâce à des stratégies d’adaptation qui sont à développer (communication assertive, gestion du temps, hygiène de vie, respiration...).

 

L’approche causaliste

Nées au début des années 1980, les approches causalistes identifient l’importance des liens entre des phénomènes sociaux et psychologiques au travail, qui augmentent systématiquement les risques de maladies physiques et mentales. Le modèle de Karasek démontre ainsi que les RPS sont directement liés à deux facteurs qui se combinent dans notre environnement de travail : l’intensité de la demande psychologique à laquelle nous sommes soumis (quantité de travail, exigences fortes, contraintes temporelles…) et la faible autonomie décisionnelle dont nous disposons. Le modèle, complété à la fin des années 80, montre que le soutien social (émotionnel et opérationnel) reçu en situation de « tension au travail » divise par 2 les RPS.

Le modèle du Déséquilibre Efforts/Récompenses de Siegrist (1996) a démontré de même un accroissement des réactions pathologiques sur le plan émotionnel et physiologique quand nous percevons une disparité entre notre contribution et la rétribution qui nous est faite. Pour Catherine Bertin, consultante formatrice coach et référente RPS chez CSP Formation, ces trois approches sont importantes pour établir les liens entre les phénomènes sociaux et psychologiques au travail et le développement de maladies. Le repérage et l’identification des situations de travail pathogènes peuvent permettre de transformer la vision de la direction de l’entreprise sur l’origine du problème. Néanmoins, « ces approches ont certaines limites et ne permettent pas de comprendre la dynamique qui a généré les éléments pathogènes dans la confrontation entre l’individu et son organisation. Elles méritent donc d’être complétées par l’analyse de l’activité de travail, à la base de l’approche dite ergonomique et de la psychodynamique du travail. » Pour en savoir plus, consultez notre page " Gérer les risques psychosociaux dans l'entreprise"

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