Découvrir les soft skills dès l’enfance : l’interview vidéo de Solenne Bocquillon-Le Goaziou

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En entreprise, les soft skills suscitent un intérêt grandissant. Elles restent toutefois peu présentes dans l’enseignement, primaire ou secondaire[1]. Faut-il attendre l’âge adulte pour développer ces compétences qui impactent favorablement nos parcours professionnels et personnels ? Ex-DRH de Shell, Solenne Bocquillon-Le Goaziou pense le contraire. D’où sa décision de fonder SOFT KIDS, une EdTech dédiée à la découverte des soft skills par les enfants, en compagnie de leurs parents. Explications face caméra.

 

Dans un monde en mutation, quels sont les enjeux du développement des soft skills dès l’enfance ? 

Publié en 2018, le rapport Éducation 2030 de l’OCDE montre que les soft skills donnent des clés d’adaptation à un environnement VICA – volatil, incertain, complexe et ambigu. En les découvrant dès le plus jeune âge, les enfants se préparent à agir sur leurs apprentissages et sur leur avenir. La création de SOFT KIDS s’inscrit dans le prolongement de ce rapport. Pour Solenne Bocquillon – Le Goaziou, c’est en mobilisant leurs soft skills que les enfants pourront faire face aux enjeux socio-économiques et environnementaux qui se dessinent. Des compétences telles que la pensée critique ou la résolution de problèmes complexes seront indispensables à cet égard. Par ailleurs, diverses études américaines et indiennes révèlent une corrélation entre le développement des soft skills des enfants et la réduction des inégalités. En France, un rapport issu du Grenelle de l’Éducation, Être professeur au 21e siècle, montre que le retard de notre pays en la matière explique en partie l’échec scolaire d’un certain nombre d’élèves. Si la réussite académique dépend des compétences cognitives, elle se fonde également sur des compétences de nature sociale et émotionnelle[2].  

 

Quelles sont les modalités pédagogiques favorables à l’apprentissage des soft skills par les enfants ?

Pour découvrir les soft skills et les mettre en œuvre dès le plus jeune âge, l’apprentissage par projets s’avère pertinent : les enfants sont en effet placés en situation de coopération positive. La collaboration, la résolution de problèmes et la pensée critique - les enfants devant tenir compte de l’avis de tous avant de faire des choix -, sont alors au rendez-vous. La prise de parole en public est également travaillée en vue de présenter les projets. Autre modalité très efficace, le fait d’amener les enfants à pratiquer la réflexivité et à auto-évaluer leurs soft skills. Ils prennent ainsi conscience de leur mobilisation, ou non, de certaines compétences, et du contexte dans lequel celle-ci s’effectue. Ils peuvent aussi réfléchir à ce qui leur a manqué pour y recourir. Pour la fondatrice de SOFT KIDS, l’utilisation de « notes » est en revanche à proscrire !  

 

Pourquoi associer les parents au développement des soft skills de leurs enfants ?

Solenne Bocquillon – Le Goaziou croit beaucoup à la co-éducation – associer l’école, les parents et les enfants. Dès lors, l’apprentissage des soft skills dès le plus jeune âge implique un accompagnement parental. En tant qu’adultes référents, ils sont les mieux placés pour favoriser un growth mindset, or toute personne étant dotée de cet état d’esprit voit ses capacités d’apprentissage, décuplées. Ils peuvent également stimuler la confiance en soi de leurs enfants, tout aussi décisive pour « bien » apprendre. L’application SOFT KIDS embarque donc les parents dans les jeux proposés, pour donner lieu ensuite à des échanges. En abordant des sujets tels que la persévérance ou la gestion des émotions, les parents réinterrogent leur compréhension de ces notions, et leurs pratiques professionnelles bien souvent !   [1] Depuis 2016, les soft skills figurent dans les programmes de l’Éducation Nationale à travers les « Langages pour penser et communiquer » (esprit critique, expression personnelle, écoute d’autrui) ou les « Méthodes et outils pour apprendre » (gestion du temps, coopération en groupe), notamment. Mais cela se traduit encore de façon très inégale dans les écoles, collèges et lycées.   [2] Pour en savoir plus : consulter la thèse Les compétences sociales et la réussite scolaire des élèves de cycle III : l’effet de l’accompagnement scolaire d’Agathe Fanchini (chapitres 4 et 5).  

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