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Publié le - Mise à jour le
Les émotions exclues des murs de l’entreprise ? C’était vrai. Jusqu’aux découvertes des neurosciences ayant mis en évidence leur rôle stratégique dans la prise de décision et l’efficacité professionnelle en général. Sans parler de leur impact en matière d’interactions, constantes à l’ère digitale ! Comment reprogrammer un modèle comportemental souvent acquis dès l’enfance ? 5 étapes pour cultiver votre intelligence émotionnelle.
Dès les premiers temps de l’Homme, les émotions lui ont permis de faire face à l’imprévu, d’identifier un danger potentiel, en quelques secondes seulement ! Nos ancêtres leur doivent leur survie. Aujourd’hui, l’émotion reste un réflexe naturel qui s’active plus ou moins intensément, pour nous guider et nous adapter à un environnement en mutation constante. Du point de vue neurobiologique, des substances se libèrent dans notre organisme lorsque nous en ressentons ; celles-ci nous mettent en mouvement [1]. Subjective et personnelle, l’émotion impacte l’ensemble de nos fonctions cognitives. Dans le monde du travail, faire preuve d’intelligence émotionnelle – être capable de décrypter et de réguler les signaux émotionnels – va :
Une étude conjointe KU Leuven / UCL / MC révèle la corrélation entre compétences émotionnelles et recours aux soins (consommation de médicaments, consultations médicales dont psychologiques, hospitalisations).
Si l’intelligence émotionnelle implique de savoir identifier nos propres émotions, elle permet également de reconnaître celles des autres. Son rôle est notamment préventif : désamorcer l’agressivité, anticiper un conflit naissant. In fine, un décryptage pertinent des émotions allié à une juste régulation, contribue au développement de relations professionnelles positives.
Derrière chaque émotion se cache un déclencheur qui suscite des attentes ou besoins. Une action peut donc être entreprise pour répondre à cette émotion. Exemple : vous avez peur d’accepter un nouveau poste et vous préparez à décliner la proposition.
Chaque émotion se traduit par des réactions physiologiques et corporelles. Ainsi, la colère provoque un afflux sanguin dans les mains – pour inciter les premiers êtres humains à se battre. En contexte professionnel ou dans la vie personnelle, le repérage de ces manifestations corporelles confère davantage de lucidité sur les situations, permettant une ouverture à soi et à l’autre [2]. Cela permet également de prendre de la distance par rapport à la réaction d’un collaborateur ou collègue. Par exemple, si votre collaborateur manifeste de la colère : vous ferez preuve d’écoute active pour répondre au besoin d’être entendu, compris, inhérent à son émotion. Ainsi, grâce à votre intelligence émotionnelle, vous serez en mesure de mieux comprendre la réaction de votre collaborateur et de développer un échange constructif. Dès lors, comment prendre conscience de ces manifestations ?
Vous allez balayer toutes les zones de votre corps et identifier, au fur et à mesure, celles sous tension et les blocages potentiellement liés à des émotions non exprimées.
Si tous les êtres humains ressentent des émotions [3], l’intensité de leurs manifestations diffère, tout comme leur interprétation. D’où l’utilité de répondre à un questionnaire pour déterminer votre profil émotionnel ! Selon les travaux du neuroscientifique Richard Davidson, il existe en effet 6 styles émotionnels distincts [4] :
Une fois votre profil émotionnel établi, vous identifierez plus facilement vos besoins ainsi que le type d’environnement professionnel dans lequel vous vous sentez bien. Vous vous adapterez également plus rapidement à d’autres styles émotionnels. Un exemple : un individu disposant d’une dimension Perspective forte se montrera très enthousiaste à l’annonce d’une bonne nouvelle. À l’inverse, une personne en étant faiblement dotée restera quasiment de marbre. Dans le second cas, en tant que manager, vous chercherez à déceler sur quel style émotionnel votre collaborateur fonctionne, afin d’adapter votre comportement.
Qui ne s’est pas un jour laissé déborder par ses émotions ? L’intelligence émotionnelle vise justement à les réguler afin de ne pas être emporté dans ce tourbillon. Elle agit à deux égards :
Vous pourrez ainsi entamer un travail sur la cohérence cardiaque. Le fait d’agir sur le rythme cardiaque par le contrôle de la respiration permet d’envoyer des messages positifs au cerveau. Ce dernier va ensuite réguler le stress et l’angoisse ressentis.
Si certaines émotions nous mettent en garde à juste titre, d’autres sont issues de pensées automatiques qui diffusent des messages contraignants. C’est le cas lorsque, avant une présentation importante, l’angoisse grandit démesurément, renforcée par une petite voix qui répète que « vous n’y arriverez pas ». Le stress ainsi généré peut vous conduire à rater votre prise de parole. Heureusement, l’alliance de l’intelligence émotionnelle et de la psychologie positive offre des solutions.
Plus largement, il est important de proposer aux collaborateurs un environnement de travail neuro friendly. Cela peut se traduire par la pratique de feedbacks positifs réguliers (au lieu d’attendre l’entretien annuel), ou par la valorisation « d’échecs » perçus comme des expériences n’ayant pas abouti – dans l’optique de favoriser la créativité par exemple ! Ces actions concrètes permettent de réguler les émotions de vos collaborateurs ou collègues, grâce à la verbalisation ; vous pourrez ainsi répondre à leurs besoins associés.
Les émotions transmettent un message qui révèle des besoins ou attentes nécessitant une action – et non une réaction.
Elles ont une forte résonance corporelle, l’intelligence émotionnelle permettant d’identifier ce type de manifestations.
Connaître la littéracie émotionnelle, se focaliser sur nos forces, renforce la dimension positive de nos relations ainsi que nos performances.
Article rédigé avec le concours de Karine Blanco.