1er baromètre annuel des soft skills : 3 tendances pour comprendre un changement culturel

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Les soft skills, tout le monde en parle ! Très présentes dans les médias B2B, la question de leur traduction sur le terrain – dans le monde de l’entreprise – se pose néanmoins. Pour mieux saisir leur impact sur les individus et leurs organisations, pour découvrir comment les entreprises pilotent le sujet et forment à ces compétences, CSP DOCENDI a réalisé le 1er baromètre annuel dédié. Via 3 grandes tendances, une transformation fondamentale de nos pratiques et univers professionnels se dessine.

 

1 – Si je vous dis « soft skills » : 61 % des professionnels interrogés savent de quoi il s’agit

Révélées en France par l’ouvrage Le Réflexe Soft Skills en 2014 [1], les soft skills et leur caractère décisif pour l’avenir des économies à l’échelle internationale ont été « adoubés » par des instances telles que l’OCDE ou le Forum Économique Mondial. Pourtant, lors de deux enquêtes distinctes réalisées par Centre Inffo et Dropbox en décembre 2019 et février 2020, on observe leur déficit de notoriété chez les collaborateurs : 75 % des personnes interrogées par Centre Inffo déclarent en effet « ne jamais avoir entendu parler des soft skills », 70 % dans l’étude Dropbox. Avec des répondants relevant essentiellement des fonctions RH et managériales et sans qu’aucune « définition » n’ait été proposée, les résultats du 1er baromètre annuel des soft skills sont très différents [2] :

  • Toutes fonctions confondues, 19 % évoquent une très bonne connaissance de ces compétences et 42 %, une bonne connaissance – soit 61 % au total.
  • La notoriété des soft skills atteint même 81 % chez les responsables formation, et 67 % chez les RH.
  • Elle augmente par ailleurs avec la taille de l’entreprise : 56 % au sein des PME, 62 % pour les ETI, 66 % dans les grands groupes. L’exception des structures de moins de 11 salariés (67 % de bonne ou très bonne connaissance) s’explique par la plus grande « visibilité » des soft skills lorsque les interactions concernent un nombre limité de personnes. La typologie de l’échantillon (25 % des répondants de TPE issus des fonctions RH et formation [3]), joue sans doute également.

Si les soft skills sont désormais bien distinguées des hard skills, elles restent en revanche essentiellement associées à leurs dimensions relationnelle (pour 91 % de l’échantillon) et émotionnelle (78 %). Leur nature cognitive / conceptuelle (exemples : apprendre à apprendre, résolution de problèmes complexes) ou organisationnelle (exemple : gestion du temps et des priorités), s’avère plus faiblement perçue. À noter : les soft skills relèvent d’une tendance de fond pour 84 % des répondants, seuls 5 % d’entre eux y voyant un effet de mode (11 % ne se prononcent pas).  

2 – Importantes ou stratégiques : ces compétences constituent de puissants leviers de performance

Dans les années 2000, les formations aux soft skills étaient considérées comme des « récompenses » accordées aux collaborateurs les plus méritants. On inscrivait alors ces compétences exclusivement dans le champ du développement personnel – comme une cerise sur le gâteau. Depuis, la perception de leur rôle en entreprise, au niveau individuel et collectif, a beaucoup évolué. Ainsi, à la question de savoir si l’impact des soft skills est important ou stratégique sur la performance individuelle :

  • 56 % des répondants l’estiment stratégique, car le développement de ces compétences engage l’employabilité à long terme des collaborateurs ;
  • 41 % le considèrent comme important, car leur mobilisation contribue fortement à la performance individuelle ;
  • 3 % seulement l’estiment faible.

En parallèle, l’impact des soft skills sur la performance de l’entreprise est jugé :

  • Comme important par 51 % des répondants, car une mobilisation de ces compétences contribue de manière significative à la performance globale ;
  • Comme stratégique par 45 % des personnes interrogées, car leur développement et mobilisation engagent la performance globale à long terme.
  • 4 % seulement l’estiment faible.

En dépit de ces différences d’appréciation, la contribution des soft skills aux résultats de l’entreprise est donc très majoritairement reconnue. À noter : quand on leur demande de déterminer pour quels « sujets », collectifs ou individuels, les soft skills sont décisives (via 3 réponses maximum), les répondants placent en tête des thématiques collectives – le management des équipes à 62 %, et l’accompagnement des transformations de l’entreprise à 48 %. Sachant que l’efficacité professionnelle, individuelle et collective, arrive en première position.  

3 – Accompagnez le développement des soft skills de vos collaborateurs et favorisez la flexibilité / la résilience de votre organisation

En pratique, 51 % des entreprises intègrent les soft skills dans leur approche des compétences de leurs collaborateurs. Elles sont toutefois un peu moins nombreuses (43 %) à avoir déployé des formations dédiées dans les 12 derniers mois. Attention aux biais d’interprétation : certaines organisations peuvent avoir mis en œuvre ce type de formations les années précédentes. Par ailleurs, 5 % de celles qui ne l’ont pas encore fait, l’envisagent pour 2021. Sachant que le niveau d’engagement à cet égard croît avec la taille de la structure. En termes de dispositifs de formation et de modalités pédagogiques, l’accent est mis sur « l’hybridation » : alternance de temps d’accompagnement individuels et en groupe (74 %) ; blended learning – formation présentielle avec accompagnement digital amont et aval (56 %). L’AFEST gagne du terrain, 30 % des répondants la citant comme « meilleur dispositif de développement des soft skills ». Et les interactions sont considérées comme l’ingrédient pédagogique clé. Réalisé en 2020, le 1er baromètre annuel des soft skills ne pouvait faire l’impasse sur la crise sanitaire. Quel est son rôle dans la perception des soft skills en entreprise ? La réponse est claire : 74 % des personnes interrogées estiment en effet qu’elle « rend leur développement incontournable dans leur organisation ». Logiquement, la prochaine étape pour les entreprises sera de se doter plus largement d’une culture SOFT SKILLS. 70 % d’entre elles comptent d’ailleurs programmer une ou plusieurs formations dédiées en 2021. En aidant leurs collaborateurs à développer des compétences leur permettant d’agir et d’interagir dans un environnement en constante évolution, elles se placent dans les meilleures conditions possibles pour faire preuve de flexibilité et de résilience.  

[1] Un livre signé Fabrice Mauléon, Jérôme Hoarau et Julien Bouret. Cet ouvrage a été « prolongé » en 2018 par un nouvel opus, SOFT SKILLS, Développez vos compétences comportementales, un enjeu pour votre carrière des mêmes auteurs.
[2] L’enquête de Centre Inffo portait sur l’ensemble des actifs (dans le cadre de son Baromètre de la formation et de l’emploi) ; celle de Dropbox, sur les salariés du privé.
[3] Probablement des consultants.

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