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Publié le - Mise à jour le
De tous temps, l’être humain a été captivé par les histoires, à commencer par les mythes fondateurs des grandes civilisations. Combien de formidables conteurs entraînant leur audience très loin dans l’imaginaire ? Aujourd’hui, le storytelling en formation suscite l’intérêt tout en aiguisant les curiosités. Quels sont les atouts de ces techniques narratives et comment les mettre au service de l’apprentissage ?
Pourquoi Platon raconte-t-il la vie et l’enseignement de Socrate ? Comment le cinéma réussit-il à partager des histoires avec le plus grand nombre ? S’il dispose d’un talent inégalable de conteur, l’être humain fait aussi preuve d’un goût immodéré pour les récits. De la transmission orale aux livres et aux films voire à certaines expositions, le storytelling ou l’art de raconter des histoires vient aiguiser l’intérêt de l’audience pour remporter son adhésion [1]. Sa vocation est alors exclusivement de distraire. Qu’en est-il en formation ? « Dans ce contexte, l’objectif du storytelling est de permettre à l’apprenant d’assimiler un contenu de formation plus ou moins complexe de façon simple et quasi intuitive. L’ambition est exclusivement pédagogique, indique Lionel Clément, CEO et fondateur de l’agence marketing Adopte Ta Com et du site storytelling.fr [2] ». Le storytelling doit donner du sens et s’appuyer sur différents ressorts dramatiques pour faciliter l’apprentissage en permettant d’actionner plusieurs leviers clés. Selon Sophie Machot, auteure de Cultivez votre bonheur aux éditions Eyrolles, formatrice en efficacité personnelle et professionnelle chez docendi [3], « le storytelling, c’est l’art de communiquer et de transmettre des compétences, des connaissances, en incarnant cette transmission ».
En formation présentielle ou distancielle, il est difficile de capter l’attention des apprenants si l’on se contente d’être factuel, didactique, rationnel. Certains participants peuvent avoir été inscrits à un module qu’ils n’avaient pas choisi, d’autres, ressentir une appréhension en raison de mauvais souvenirs scolaires, etc. Il s’agit donc de mettre en œuvre une stratégie d’apprentissage. Le storytelling y participe en déroulant un fil rouge qui va structurer tout le parcours pédagogique. L’idée est de susciter le désir, de provoquer des émotions en racontant, en imageant, en inventant. Ainsi sollicités, nos sens et notre intelligence émotionnelle fonctionnent de concert avec la pensée rationnelle.
Les modules de formation tels qu’ils sont conçus s’avèrent souvent éloignés des problématiques réelles de l’apprenant. L’idée est donc de partir de la propre histoire du participant – les obstacles qu’il peut rencontrer dans l’acquisition d’une pratique ou d’une compétence – pour concevoir un storytelling de formation. Exemple : les formations aux techniques de vente portent entre autres sur la proposition d’un achat complémentaire. « Ce qu’il est capital d’aborder à cet égard, ce n’est pas comment je propose un produit complémentaire à la suite d’un premier acte d’achat mais comment je mobilise ou développe mes savoir-être pour oser aller vers le client et lui faire cette proposition. »
Il s’agit de respecter certaines règles.
Cela suppose de s’intéresser aux émotions ressenties par l’audience vis-à-vis de l’acquisition de compétence. « Si les participants entendent dans leur entourage que telle compétence n’a aucune utilité professionnelle, ils vont développer une résistance plus ou moins consciente et l’acquisition deviendra beaucoup plus complexe, relève Lionel Clément ». Le schéma narratif comporte ensuite ->
En termes de procédés, il est conseillé de recourir fréquemment à la métaphore et à l’analogie. La visualisation de l’information est extrêmement efficace, notamment parce qu’elle permet de faire ressortir l’essentiel.
Adossée aux neurosciences, la neuro-pédagogie révèle toute l’importance des émotions en matière d’apprentissage. Notre état émotionnel va favoriser l’envie d’apprendre, ou non. A contrario, un excès de stress ou de fatigue limite nos capacités d’attention et de mémorisation. Raconter une histoire suscite « naturellement » des émotions ; en matière de formation, elles activent chez le participant un besoin d’identification. « L’apprentissage va ainsi pouvoir s’ancrer chez les participants, indique Sophie Machot. »
Happé par l’histoire, l’apprenant l’est aussi par le contenu de formation.
La capacité à créer du lien via la narration – entre le formateur et les apprenants ainsi qu’au sein du groupe lui-même – est ce qui différencie un apprentissage expérientiel d’un apprentissage linéaire. Or l’émotion et le souvenir des moments vécus lors de la formation vont favoriser la rétention à long terme des connaissances et compétences. Un équilibre doit toutefois être établi entre le fait d’amener des éléments concrets issus du parcours du formateur et celui de laisser les apprenants découvrir leur rapport personnel au contenu de formation, pour être ensuite en mesure de mobiliser leurs acquis. En termes de storytelling, l’authenticité est un maître-mot : un formateur congruent avec ce qu’il transmet va doter son storytelling d’un maximum de force et générer de l’enthousiasme. Permettant de structurer les parcours pédagogiques, le storytelling en formation stimule l’attention des apprenants, crée chez eux de l’émotion et les engage dans leur formation comme ils le feraient « dans la vraie vie ». Reste aux ingénieurs pédagogiques à exploiter pleinement son potentiel. Il était une fois… la formidable aventure de l’apprenance et de sa facilitation !