D’une offre blended à des parcours de formation 100 % à distance : quand transposition rime avec efficience

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La crise sanitaire, le confinement et la période de déconfinement progressif qui s’ouvre, conduisent de nombreux organismes de formation à redéfinir leurs offres. Opportunisme ? Parlons plutôt d’opportunité d’accélérer une transformation en cours. De cette dernière peuvent naître des mécanismes vertueux de ré-ingénierie pédagogique. Avec comme objectif, une meilleure prise en compte des besoins spécifiques, et des contraintes des apprenants. Exploration avec Anne Ambrosini, directrice Production et Innovation pédagogique

 

1 – spécialiste du blended learning et des soft skills, une matière éminemment humaine,LDC articule ses parcours pédagogiques autour de 3 temps de formation – avant (distanciel) / pendant (présentiel) / après (distanciel). Quels paramètres avez-vous pris en compte afin de déployer une offre de formation 100 % à distance ?

La signature pédagogique est en effet multimodale et séquencée. Elle offre aux participants un parcours de développement des compétences qui favorise l’ancrage ainsi que le transfert en situation de travail des compétences clés visées par les programmes. Le présentiel en salle s’avère très rythmé autour de 3 temps : 1 – des partages entre pairs facilités par l’animateur ; 2 – Les apports de ressources (outils ou méthodologies) sont complétés par ce que nous appelons => 3 – les trainings : des moments de mise en œuvre au plus près des situations de travail rencontrées par les apprenants. Ce séquencement favorise les interactions et l’attention, indispensables quand on apprend. Une telle approche pédagogique, ciselée, constitue une force pour la réingénierie des programmes. Tout comme notre acculturation au fonctionnement de la classe virtuelle, dont les bonnes pratiques [1] sont connues depuis un certain temps déjà. Nous nous sommes donc naturellement orientés, pour la transposition que nous souhaitions mettre en œuvre, vers cette modalité de formation distancielle. J’insiste sur la notion de transposition (ou de redéploiement) : il ne s’agit pas de remplacer ! L’offre de formation 100 % à distance doit apporter une valeur pédagogique et des bénéfices, propres. Dans l’urgence, nous aurions pu tenter de « coller » à ce qui existait : 2 jours de formation en présentiel = 14h de classe virtuelle, sur 2 jours ! Ce ne serait pertinent ni pour les participants ni pour le formateur. Nous devons conserver l’ADN des formations LDC et nous attacher à offrir les mêmes bénéfices, voire à en viser de nouveaux. Pourquoi en effet ne pas tenter d’optimiser encore notre formule pédagogique ? Le modèle SAMR s’avère très inspirant à cet égard. Dans la mesure où la période qui s’ouvre va requérir de nouvelles adaptations en termes d’offre de formation – nous sommes dans un marathon, pas dans un sprint-, c’est le moment de substituer grâce au numérique, mais aussi d’augmenter, de modifier voire de redéfinir. Et il existe une multitude de possibilités : la responsable de gamme Développement de soi de LDC, Karine Blanco, proposera rapidement à nos clients un parcours de 5 compétences clés alliées à du co-développement à distance. Chez LDC [2], un nouveau format est mis en œuvre via un RV téléphonique – une classe virtuelle – un RV téléphonique.  

2 – En transposant les 2 jours de présentiel de la formule LDC en plusieurs classes virtuelles, de multiples questions ont dû se poser. En tout premier lieu : quelles séquences réalisées en présentiel auparavant, doivent structurer ces nouveaux temps pédagogiques synchrones et digitaux ?

La formation en présentiel et la formation 100 % à distance offrent certains leviers identiques, d’autres s’avérant distincts. Notre parcours apprenant transposé est constitué de plusieurs grains pédagogiques courts, étalés dans le temps. Nous proposons d’acquérir une compétence clé en 1 classe virtuelle de 2h30, incluant une pause. Ce temps libre permet de déconnecter. Il peut aussi être mobilisé pour des exercices ou de la métacognition. Puisque les temps de formation synchrones sont resserrés – nous avons donc opté en inter entreprise pour le développement de 5 compétences clés en 5 classes virtuelles de 2h30ceci pour veiller à la qualité de présence de ces temps, qui s’avère déterminante -, chaque séquence réalisée en classe virtuelle doit être dotée d’un fort impact pédagogique. D’où le choix d’Olivier Bernaert par exemple, pour le programme transposé Formateur à l’ère du digital, d’en exclure les trainings. En présentiel, ces temps de mise en pratique nécessitent un engagement des participants important. En classe virtuelle, il va les initier en partageant des ressources, faire une démo, puis le cas échéant laisser les apprenants les poursuivre lors des intersessions. Il reviendra ensuite dessus pour un débrief. Bien entendu, les apprenants pourront s’ils le souhaitent travailler en binôme ou en groupes, en dehors de la classe virtuelle ! Sur la base d’un socle favorable à la transposition en distanciel (= la formule pédagogique LDC), les responsables de gamme et animateurs se sont attachés :

  • A valider les principes de modélisation des temps (rythme, durée) ;
  • A alléger les apports de contenus le cas échéant au profit des messages clés et des interactions ;
  • A revoir si besoin les activités pédagogiques non compatibles avec la salle virtuelle.

Sachant que l’évaluation des acquis – indispensable quelles que soient les modalités de formation -, est renforcée par les étapes de validation des compétences clés qui existent dans la promesse pédagogique. Le sentiment de compétences dont nous cherchons à doter les apprenants, peut se renforcer d’une classe virtuelle à l’autre. En parallèle, la formation 100 % à distance et synchrone demande aux formateurs d’adopter une posture plus directive, « tout en douceur » néanmoins ! Sourire, dynamisme, tonalité de la voix sont autant de leviers d’engagement. Les visuels et activités pédagogiques sont également travaillés pour cet environnement. Car la classe virtuelle, c’est un peu comme la radio du matin : des chroniques, les auditeurs ont la parole, la météo… Il s’y passe toujours quelque chose ! Il est impératif de faire attention à l’attention. Et les interactions sont clés : laisser les apprenants s’exprimer librement par moments, leur proposer un sondage, les solliciter pour un partage d’expériences, connecter les webcams de temps en temps, utiliser le tchat…  

3 – Vos parcours blended comportaient des phases digitales de préparation et d’accompagnement, au-delà du présentiel (e.start®, e-coach®). Avez-vous dû les réajuster ?

Le moment d’implication amont est indispensable selon moi dans tout parcours blended. Il l’est donc également pour un parcours digital synchrone. Avec un taux de réalisation de 85 %, l’e-start permet d’ajuster les apports et activités proposés en classe virtuelle aux besoins. L’individualisation est au cœur de notre formule. L’e-start n’a pas requis de modification particulière pour la formation 100 % à distance. Seul ajout : le support de formation (Formabook) est disponible dès l’amont. Les curieux ayant soif d’apprendre peuvent commencer leur découverte dès cet instant ! L’e-coach propose quant à lui un levier d’ancrage et de transfert que nous appelons le crédit coaching. Celui-ci trouve tout naturellement sa place tout au long du parcours en classe virtuelle : chaque apprenant peut à tout moment bénéficier d’un accompagnement personnalisé de l’animateur, par mail via son espace privé. Il peut lui adresser tous les messages qu’il souhaite en vue d’obtenir des feedbacks, conseils ou réponses personnalisées. C’est un élément clé des parcours distanciels. Accompagner !   En résumé, pourquoi et comment transposer un parcours blended en offre de formation 100 % à distance, avec une efficience renforcée pour les apprenants ? Réponses en vidéo.

 

[1]LDC a souhaité partager avec son réseau l’infographie interactive en lien dans l’article.
[2] LDC sont en cours de fusion.

A propos de l’auteur : Anne Ambrosini

Directrice Production et Innovation pédagogique de LDC, Anne Ambrosini y déploie son expertise en matière de stratégie pédagogique, dispositifs blended et innovation. Sa mission ? Proposer la meilleure formule de développement des soft skills, à destination du plus grand nombre. Animée d’une conviction – le développement d’un environnement personnel d’apprentissage et l’accompagnement transforment individus et équipes en « serial learners », pour atteindre les objectifs visés -, elle s’attache à co-construire le design des dispositifs avec les experts, clients et pédagogues.

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